Entraînement du tigre (Fu Hu Gong) au Centre de recherche Gongfu de Montréal
Tout le monde nous encourage à bouger, notre famille et nos amis, professeurs, médecins, amis, la publicité et les réseaux sociaux. Encore faut-il savoir comment. Faire de l’activité physique semble un concept simple, pourtant plusieurs ne savent pas quel sport ou activité pratiquer pour se “mettre en forme”. D’autres se blessent en essayant de pratiquer une ou l’autre des activités suggérées ou ne trouvent pas de satisfaction ou de motivation à faire de l’exercice.
Le Fu Hu Gong ou entraînement du tigre compile une série d’exercices alliant le développement de la structure corporelle par son renforcement et la correction de ses lacunes. La série propose trois mois d’entraînement deux fois par semaine en se basant sur les principes de la culture physique chinoise.
Préparez-vous à suer!
Culture physique chinoise
Au Centre de recherche Gongfu, le curriculum proposé est basé sur la pratique des arts martiaux (xing-yi, bagua, taichi) et des exercices de santé englobés sous le terme de qigong ou neigong. L’ensemble de ces activités peuvent être regroupés sous le vocable de culture physique chinoise, une des branches de la médecine chinoise. La particularité de la culture physique chinoise est qu’elle se base sur l’idée de cultivation, c’est-à-dire la pratique continuelle de mouvements de base dans un certain état de corps et d’esprit, qui vise au développement et au maintien de la santé et ce, selon les principes fondamentaux de la médecine chinoise.
Médecine chinoise: principes fondamentaux
Les principes fondamentaux de la médecine chinoise sont fondés sur une connaissance des mécanismes assurant la santé et l’équilibre (ou homéostasie) et des lois fondamentales à respecter afin de préserver ceux-ci. Ces principes viennent des écrits canoniques de la médecine chinoise, notamment le Huangdi Neijing, écrits compilés il y a plus de deux mille ans. Ils sont notamment basés sur les notions de Qi et de sang, de Yin et Yang, de santé des organes internes, tout comme celle des structures superficielles (peau, muscles, fascias).
De façon simple, on peut expliquer le Qi comme un souffle animant le corps et circulant dans les canaux (ou méridiens) et vaisseaux avec le Sang. Un impair ou une blessure peuvent grandement affecter la circulation dans le corps, tant du Sang que du Qi. Le Yin et le Yang fonctionnent en pair et témoignent de l’équilibre entre des forces opposées dans le corps, de même que la nécessité de l’un et de l’autre. L’équilibre entre la gauche et la droite, le haut et le bas, la force de la rapidité et celle de la solidité, etc.
Une entrave dans la bonne circulation mènera à moyen ou long terme à des restrictions, que ce soit dans les mouvements, la circulation, la respiration, voire l’oxygénation. En percevant le corps comme un organisme, un tout, il est possible d’identifier à quel point le maintien de la santé du corps passe nécessairement par l’activation régulière de toutes ses parties. On peut en déduire également que la corps fonctionne en se basant sur sa charpente de base, charpente qu’il convient de former et structurer, afin de maintenir un bon alignement.
En comprenant les principes évoqués ci-haut, on comprend que le développement de cet alignement implique nécessairement le renforcement des zones fragiles, le dégagement des zones obstruées et la communication entre les différentes zones du corps. En connaissance des ces quelques éléments, comment favoriser leur enrichissement?
Fu Hu Gong
Un des programmes que le Centre offre est le Xingyi quan et plus spécifiquement l’entraînement du tigre, le Fu Hu Gong. Les arts de la santé chinoise s’intéressent fortement à tout ce qui génère un équilibre, une balance dans le corps. Une bonne connaissance du corps réfère donc à ce qui peut renforcer celui-ci, tout en l’assouplissant, tout ce qui peut lui donner de l’espace (le grandir), tout en assurant sa solidité (enracinement), ce qui peut le rendre mobile, tout en étant structuré.
Le Fu Hu Gong compile une série d’exercices alliant le développement de la structure corporelle par son renforcement et la correction de ses lacunes. La série travaille en profondeur le renforcement de la colonne vertébrale et des structures associées. Il n’utilise pas d’outils, mais judicieusement le corps pour produire la force.
Exercices callisthéniques versus Fu Hu Gong
Dans la tradition occidentale, nous référons souvent à l’entraînement callisthénique pour décrire des exercices de renforcement effectués sans outil ou appareil exerciseur. Dans les savoirs en santé, on a cependant tendance à compartimenter le corps, dans le but d’identifier les pathogènes (la maladie) et de trouver des remèdes pour chaque élément. De la même façon, en culture physique ou en thérapie manuelle, on a tendance à renforcer tel ou tel aspect, à identifier la faiblesse ou la blessure pour travailler spécifiquement sur celle-ci, ce faisant en perdant de vue la synergie du corps.
La série d’exercice du Fu Hu Gong correspond aux nouvelles avancées de l’exercice physique moderne: ils travaillent la structure (le core ou les muscles stabilisateurs), intègrent les intervalles (exercices intenses suivis d’exercices plus calmes), tout en y intégrant la conscience du corps, notamment par le travail de la respiration.
D’autres formes d’activité et de médecine nomment de plus en plus l’équilibre du corps pour mettre l’accent sur des notions comme l’activation des chaînes musculaires, le travail de l’esprit (focus, intention, calme), la respiration, etc. C’est dans cet état d’esprit que travaille précisément le Fu Hu Gong, en se basant sur les éléments proposés et expliqués par la culture chinoise depuis des lustres.
Un des aspects présent dans l’entraînement est le respect de principes fondateurs: atteindre le Wuji (vide de l’esprit), travailler avec focus et intention, inclure la respiration, agencer entre et avec les mouvements, ériger la colonne par divers moyens de prises de conscience du coccyx au dessus de la tête (points d’acupuncture nommés Huiyin et Baihue).
Dans les faits, ce sont ces divers éléments qui font de la culture physique chinoise un savoir accessible et sans prétention. Les principes sous-jacents sont dans les faits relativement simples, et la pratique de groupe permet la communication de ceux-ci, de façon symbiotique.
Finalement, on arrive à la conclusion que beaucoup d’éléments nommés récemment dans les avancées en santé font parti des savoirs culturels de plusieurs depuis longtemps. Ils sont souvent dénaturés par leur association simpliste à des éléments folkloriques, peut-être à cause de la terminologie associée. Pourtant, un regard ouvert sur ces éléments nous amène à considérer l’incroyable richesse qui nous est proposée. Reste plus qu’à essayer!
Pour connaître les horaires des classes et-ou pour vous inscrire, écrivez-nous à info@montrealgongfu.com
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1 décembre 2020 at 4:03 am